En février 1987, une étoile se met soudain à briller très fort dans le Grand Nuage de Magellan. Quelle est cette étoile ?
Julien, 10 ans, France
Salut Julien,
Le 24 février 1987, une étoile baptisée Sanduleak 69-202 explosait dans le Grand Nuage de Magellan, à près de 170’000 années-lumière de nous. Une explosion d’étoile, les astronomes parlent d’une supernova, est un phénomène relativement rare à l’échelle d’une galaxie : dans la Voie lactée, notre galaxie, il n’y en a pas eu depuis plusieurs siècles. La supernova de 1987 a donc suscité un immense intérêt chez les astrophysiciens : 170’000 années-lumière, ce n’est rien comparé aux distances auxquelles on découvre habituellement des supernovæ, des millions, voire des milliards d’années-lumière ! Si elle avait explosé dans la Voie lactée, cette supernova aurait sans doute été visible à l’oeil nu en plein jour pendant plusieurs semaines, dépassant largement l’éclat de la Pleine Lune !
La relative proximité de cette supernova a permis des observations détaillées et suivies par tous les moyens disponibles : télescopes terrestres et spatiaux, optiques, radio, ultraviolets et rayons X, détecteurs de neutrinos, etc.
L’étoile Sanduleak 69-202 était une supergéante bleue très jeune, une douzaine de millions d’années sans doute, dont la masse devait être comprise entre 15 et 20 fois celle du Soleil. La théorie de l’évolution stellaire prévoit que de telles étoiles vivent très peu de temps, se transformant rapidement en supergéantes rouges, qui deviennent instables et dont le noyau finit par s’effondrer sur lui-même pour donner naissance à une étoile à neutron ou à un trou noir.
L’effondrement brutal produit une onde de choc d’une violence inouïe qui se propage dans les couches supérieures de l’étoile et provoque leur dislocation. Pour le petit monde des astrophysiciens, la supernova de février 1987 a vraiment été une aubaine et, depuis, il y a toujours un ou plusieurs instruments qui observent et collectent des informations sur les suites de ce cataclysme cosmique permettant aux théoriciens d’affiner progressivement leurs modèles et de vérifier la validité de certaines de leurs hypothèses.
Amitiés, Julien. Guillaume